Flore
Bénéficiant d’un climat particulièrement clément, Hoedic représente pour de nombreuses espèces méridionales leur limite nord de répartition. De la dune blanche mobile à la dune grise stabilisée s’étage une flore particulièrement riche. Tapis de pourpiers de mer aux petites rosettes grasses et brillantes, tiges blondes d’oyats, grandes fleurs violacées et odorantes des giroflées des dunes, ombelles vertes et lumineuses des euphorbes du littoral y composent une mosaïque aux couleurs chaleureuses.
La santoline maritime, essence méditerranéenne s’il en est, a trouvé sur les côtes sableuses de l’île un havre pour épanouir son beau feuillage et diffuser en Bretagne son parfum de sud. Venus des côtes d’Espagne et du Portugal, les oeillets des dunes parsèment au printemps, de leurs pétales roses finement découpés, les sables gris. Par endroits, un arbrisseau, le raisin de mer, couvre les dunes fixées.
Caché parmi les graminées, l’ophrys de la passion, en bonne orchidée, a pris l’aspect d’une araignée pour se faire polliniser par quelque arachnide bienveillant. Dans les dépressions et les prairies humides, la végétation s’est élevée. L’orchis à fleurs lâches égaye les étendues vertes de sa belle teinte violette tandis que parmi la végétation lacustre du Paluden, scirpes des lacs et laîches des sables bordent les hauts roseaux.
D’août à septembre, les sublimes fleurs blanches des lis de mer jonchent les rivages du levant. Pour peu, l’on se croirait au pays des cigales, si à l’ouest battu par les embruns, il n’y avait sur les cordons de galets les larges feuilles des choux marins, sur les pelouses dunaires les longs poils soyeux des queues de lièvre émergeant des lichens gris et plus à l’intérieur, les landes rases à ajoncs prostrés.